Bonjour à tous,
Bien arrivé en Guadeloupe en attendant de dérouler notre programme avec nos partenaires je vous fait un petit retour sur le démâtage et le retour vers le Portugal.
Le démâtage et le retour à terre … en autonomie !
Après quatre jours intenses et trois dépressions traversées je me retrouve en deuxième position grâce à Arnaud Vasseur dit “chouchou” mon routeur et tiré d’affaire par rapport à la 4ème dépression qui arrive, je me dit que je vais pouvoir souffler un peu, renvoyer de la toile et m’occuper de ma prothèse que je perds depuis le départ à cause de la sudation dans ma combinaison.
Vers 10h le 8 novembre j’entends un crac puis plus rien que le silence de la mer, je comprends tout de suite. Je vois la cadène tribord qui est sortie du flotteur au vent le mât posé sur le flotteur sous le vent, 25, 30 noeuds et la mer est encore très grosse.
Je prends un couteau et libère tous les points d’attache pour dégager le gréement avant qu’il n’endommage la coque, impossible d’enlever la goupille qui retient l’axe de l’étai, le gréement qui traîne devant le bateau et me maintient en marche arrière par rapport à la grosse houle fini par arracher la cadène d’étai. Me voilà libéré.
Je regarde la carte, ma dérive me pousse vers Porto ou Vigo, je reste une première journée avec les sacs à bouts amarrés sur les filières (merci Armor Voiles) à tenir une moyenne de 4,5 nds, puis je décide de faire un gréement de fortune avec la rallonge de barre et la perche à Sargasses pour envoyer la petite voile de Muscadet (merci Miguel et Coco) qui devait servir à réparer mes voiles au cas où.
Fabrication de mon gréement de fortune
J’avais percuté un gilet dans le trou laissé par la cadène sur les conseils de Clément Surtel mais au bout de 48h le flotteur commence à s’enfoncer sérieusement sur l’arrière et le bateau devient difficile à contrôler.
Réparation de fortune, je découpe une tôle de polyester que je visse entre deux vagues, finalement la visseuse boit la tasse...J’infiltre ensuite du sikaflex pour colmater, mais ça ne suffit pas encore, je rajoute des sangles à cliquet sur les conseils de Jérôme Solem mon préparateur pour étancher un peu mieux. Maintenant je peux pomper en combinaison de survie assis sur le flotteur pendant des heures...genre tonneau des Danaïdes.
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Je parviens à sortir un peu le flotteur de l’eau, au bout de trois jour je suis en vue de Leixoes je peux utiliser ma réserve de carburant pour faire route au plus vite vers le port de Leixoes ou mon équipe m’attends car le flotteur continue de s’enfoncer. Les sauveteurs en mer locaux sont là aussi pour m’indiquer l’entrée, la mer est très formée et le courant violent.
Merci au Cross Gris Nez qui pendant ces trois jours a signalé ma position aux cargos qui ne pouvaient pas me repérer. Merci également à Jacques Caraes et René Boulaire qui ont relayé ma position à des fréquences rapprochées pour ma sécurité puisque je représentais un danger pour la navigation commerciale n’étant pas manœuvrant. Merci surtout à toute mon équipe qui m’a soutenu et conseillé à distance afin de ramener le bateau à bon port.
La sécurisation du bateau et le convoyage vers la Corogne :
Dès le lendemain matin tout le monde est à pied d'oeuvre pour vider le flotteur ( des heures durant) et sécuriser le bateau. Après une bonne journée de travail l'équipe décide de convoyer le bateau jusqu'à Vigo. Finalement, en arrivant au large de Vigo la décision est prise d'aller jusqu'à la Corogne en Espagne. Le but est de convoyer le bateau ainsi jusqu'à Lorient dès la fenêtre météo favorable où les infrastructures sont adaptées pour effectuer le chantier. Nous sommes déjà à la recherche de fonds pour récupérer un mât, une bôme, des voiles, et tout l’accastillage afin de remettre le bateau en état de naviguer.
La Guadeloupe
Ce n'est pas par la mer mais par les airs que je me rends en Guadeloupe. Une étape importante qui va me permettre de rencontrer nos deux partenaires Guadeloupéens: Coppet Avocats et Ortho Expert.
Je profite de ma visite en Guadeloupe pour aller rencontrer les élèves des différents écoles qui me suivent depuis de début. Nous allons également rencontrer les patients des infrastructures médicales guadeloupéennes.
Ce sera l'occasion d'aller féliciter Pierre Antoine qui s'est imposé dans la catégorie Rhum Multi et les autres coureurs qui réalisent une belle Route du Rhum dans cette difficile édition 2018.
Nous revenons très vite avec la publication de mon carnet de bord de mes premiers jours de course.
À bientôt pour la suite de l’aventure.
Fabrice
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